Petit traité sur le crowdfunding

Le 18/12/2014

Dans Finance participative

Petit traite de crowdfunding

Des débuts encore timides mais encourageants.

Concernés par le financement d'entreprises, nous ne pouvons rester insensibles au développement du crowdfunding ou financement partiipatif.

Internet est en train de révolutionner le financement d'entreprises. S'ouvre à nous un extraordinaire potentiel, le crowdfunding, qu'il va falloir apprendre à maîtriser pour en faire une valeur ajoutée dans les années à venir.

L'ordonnance n° 2014-559 du 30 mai 2014 complétée par le décret (n°2014-1053) le 16 septembre dernier fixe les règles du jeu  en vigueur depuis le 1er octobre 2014 et offre au marché un cadre favorable. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029463569

Qu'est ce que le crowdfunding ?

Le crowdfunding consiste à financer des projets en récoltant des fonds plus ou moins importants de la part d’un grand nombre de personnes. C'est une mise en relation entre des projets et des soutiens. 

Il s'agit du financement "par la foule", un financement collaboratif qui s'appuie sur le pouvoir de diffusion d'Internet et des réseaux sociaux.

Précédemment, lorsque nous créions notre entreprise, nous faisions d'abord appel au "3 F" : Famille, Friends (Amis) et les Fous.... Nous nous adressions, par la suite, aux établissements financiers, aux organismes délivrant des prêts d'honneur, aux Business Angels et/ou aux sociétés de levée de fonds.

Aujourd'hui grâce à Internet, nous pouvons faire appel en quelques clicks au monde entier.

Le contributeur va devenir non seulement souscripteur d'un projet d'entreprise mais également prescripteur impliqué à la réussite du projet. Il devient ambassadeur du projet. Il va diffuser son adhésion au projet auprès de son réseau et va essayer de multiplier les autres contributeurs.

Ce soutien peut prendre différentes formes : diffusion à son réseau, conseils techniques et soutien financier.  En validant avec quelques euros son soutien, le souscripteur confirme son adhésion réelle au projet et s'approprie le concept. Il devient partie prenante.

Il existe 3 types de crowdfunding :

  • Dons avec contreparties  ou participer à une prévente de produits ou de services

Le contributeur apporte son soutien financier et reçoit une contrepartie. Nous sommes en pleine "effectuation", l'entrepreneur teste son projet auprès de sa clientèle et de son réseau de proximité et pourquoi pas, avec l'effet boule de neige, conquiert de nouveaux adeptes. Elle peut être non monétaire à sa participation (invitation, objet financé ou cadeau : contre-don). La contrepartie peut avoir aussi une valeur symbolique si le projet porte lui-même une forte valeur sociétale.

  • Prêter de l'argent

Des plateformes proposent du prêt aux entreprises sans garantie. Le prêt peut être à titre gratuit ou à titre onéreux. Le marché du crédit s'ouvre mais avec des montants relatifs : un crédit ne peut excéder 1 000 euros par prêteur et par projet, la durée ne peut excéder sept ans, un prêt sans intérêt ne peut excéder 4 000 euros par prêteur et par projet et  un porteur de projet ne peut emprunter plus d’un million d’euros par projet.

La rapidité d'exécution doit être un des atouts pour ce nouveau mode de financement par prêt.

  • Souscrire au capital de l'entreprise

Cette participation financière au capital peut également revêtir les formes classiques de levée de fonds, sous forme d'actions ou d'obligations. Elle bénéficiera  d'une éventuelle rétribution sous forme d'intérêts ou de  dividendes.  L'ordonnance a passé la limite de 100 000€ à 1 000 000€ de fonds levés par projet.

Au delà de l'espérance de rentabilité et de gains, le financeur peut échanger avec l'entrepreneur, s'impliquer dans sa réussite.

Son fonctionnement

Le porteur de projet, comme dans toute demande de financement, doit avoir bien pensé son projet. Il se doit en plus de raconter une histoire, de donner un sens à son projet. Il lui faut communiquer, conquérir, séduire sur Internet.

Il lui faut également comprendre les enjeux, les contraintes et le formalisme du crowdfunding. La maîtrise des règles financières associée à une communication attractive de son projet sont des éléments fondamentaux pour mener à bien son financement participatif.

Le crowdfunding repose sur le principe du "tout ou rien" : soit le montant du projet est atteint, le souscripteur est alors débité, soit la collecte échoue, les participations enregistrées sont dans ce cas annulées.

Pour réussir son opération de crowdfunding, il faut :

  • Rendre attractif le projet

  • Raconter une histoire, identifier les atouts, débusquer l’originalité, synthétiser le discours, choisir des images chocs,

  • Elargir le cercle des financeurs potentiels, en fédérerant et mobiliser la communauté, créer du buzz sur les réseaux sociaux, nourrir l’actualité du projet, scénariser la collecte,

  • Maîtriser les aspects économiques, juriques et financiers, notamment dans le traitement des contreparties.

  • Déterminer le statut fiscal des recettes, connaître l’évolution de la législation, identifier les garanties présentées par les plateformes,

  • Fixer un objectif de collecte rationnel, différencier des niveaux de contreparties, mesurer le coût des contreparties, identifier le coût des services des plateformes,

Cette alternative de financement arrive aujourd'hui dans les entreprises en complément des financements institutionnels et privés classiques.

Il ne s'agit pas de mettre en concurrence les modes de financement mais bien de mutualiser ces forces dans une conjonction d'intérêts : le développement économique raisonné.

Au-delà du financement, c'est un formidable moyen de se faire connaître, d'organiser une vente promotionnelle.

Lorsque l'on maitrise et respecte les règles et la loi du crowdfunding, la seule limite est celle de la créativité !

"La créativité est contagieuse, faites la tourner" Albert Einstein